Edition 2021
du 29 mai au 6 juin
3 questions à Emmanuelle Bertrand
Directrice artistique du Festival International de Violoncelle de Beauvais
Dans quel état d’esprit abordez-vous la prochaine édition du Festival International de Violoncelle de Beauvais?
En 2020 l’interdiction d’accueil du public nous a contraints à annuler la 28ème édition du festival à quelques semaines seulement de son coup d’envoi. Nous espérions alors que la crise serait de courte durée et que nous pourrions vite retrouver nos lieux de concerts et moments festifs. Nous savons aujourd’hui qu’il nous faut apprendre à vivre avec le virus. L’arrivée des vaccins et la pratique des gestes barrières nous permettent d’envisager sereinement la reprise des rendez-vous culturels. Nous travaillons depuis un an à réinventer ces moments et à nous adapter au fil des directives. Nous sommes donc prêts et plus motivés que jamais pour célébrer un retour à la vie par la musique et le spectacle vivant.
Comment avez-vous adapté la programmation du festival dans le contexte de crise sanitaire?
La sécurité sanitaire des festivaliers est notre priorité absolue, nous avons donc réduit les jauges de chaque concert afin de garantir la distanciation nécessaire, certains concerts seront donnés deux fois afin d’accueillir plus de public. Les horaires ont été avancés afin d’éviter le temps des repas qu’artistes et public prennent habituellement ensemble entre deux concerts. Cela permettra en outre à chacun de rentrer chez soi à temps en cas de couvre-feu. A contre-coeur nous avons dû renoncer pour cette année à certains événements comme les concerts scolaires, les ateliers de sensibilisation au violoncelle ou la masterclass avec orchestre, mais nous réfléchissons encore à d’autres voies pour continuer à tisser les liens chers au festival dans l’attente d’un retour à la normale. Et bien sûr, chacun des programmes a été conçu avec le plus grand soin dans la perspective de partager l’émerveillement, de la musique baroque aux standards du jazz, du violoncelle seul à l’orchestre symphonique, du spectacle pour les familles à la création contemporaine. Le festival reste fidèle à ses engagements de rendre le meilleur de la musique accessible à chacun, nous l’espérons pour le bonheur de tous.
Votre passion pour la musique et le violoncelle vous aide-t-elle à tenir en cette période de rupture sociale?
A mon sens, pour que la musique prenne vie il faut trois éléments indissociables: un compositeur pour la conception de l’œuvre, un interprète pour sa transmission et un auditeur pour qu’à travers son écoute l’œuvre prenne vie. A quelques exceptions près nous sommes depuis plus d’un an privés de contact avec le public. La musique n’est donc plus puisqu’elle n’est pas « vivante » au travers de l’auditeur. Je ressens fortement les effets délétères dus à l'absence de ces moments d’échanges, de partage, la rupture du lien qu’ils opèrent, l’enfermement de chacun tant sur un plan physique que moral.
Dans ce contexte, après une diète musicale de presque une année, le bonheur des retrouvailles et l’acuité décuplée des artistes en manque de partage nous promettent une édition 2021 d’une intensité jamais égalée.
Le programme 2021
Samedi 29 mai 2021
15h00 Concert d'ouverture à la Maladrerie Saint-Lazare - Beauvais
(Le concert d'ouverture du 28 mai est annulé et remplacé par celui-ci)
Trio Wanderer
Jean-Marc Phillips, violon
Raphaël Pidoux, violoncelle
Vincent Coq, piano
Ludwig von BEETHOVEN
Trio en Si bémol Majeur opus 11 - Allegro con brio adagio
Thème et variations sur l'air "Pria ch’io l’impegno" de Joseph Weigl
Variations en Mi bémol Majeur opus 44
Bruno MANTOVANI (*1974)
Cinq berceuses pour Giulia, pour violon, violoncelle et piano (2019)
Ludwig von BEETHOVEN
Trio des Esprits en Ré Majeur opus 70 n° 1 - allegro vivace e con brio - largo assai ed espressivo - presto
Couronné de trois Victoires de la Musique, distingué par les plus grandes récompenses, le Trio Wanderer parcourt les plus grandes scènes internationales de concert depuis trente ans.
Source : DR
Samedi 29 mai 2021
17h00 Maladrerie Saint-Lazare - Beauvais
Duo Salque-Peirani
François Salque, violoncelle
Vincent Peirani, accordéon
Vincent PEIRANI Choral
GRAPPELLI / SALQUE / PEIRANI Petites énigmes
Michel PORTAL Cuba si Cuba no
David POPPER Rhapsodie hongroise
PIAZZOLLA / PEIRANI / MIENNIEL Seul tout seul - Armaguedon
GRAPPELLI / SALQUE / PEIRANI Medley sur des thèmes hongrois
Du classique, ils ont cultivé le panache et la rigueur. Des musiques du monde, ils ont nourri leur imaginaire. Du jazz, ils ont développé l’envoûtement des rythmes et des palettes sonores !
Ces deux artistes d’exception nous invitent au voyage dans le monde des musiques écrites ou improvisées et projettent des éclairages nouveaux sur le répertoire savant, les thèmes traditionnels d’Europe centrale, le tango et le jazz pour créer un langage original et jubilatoire.
Couronné aux Victoires du jazz en 2014, 2015 et 2019, élu « Artiste de l’année » par la revue Jazzman, Vincent Peirani est l’artiste que tout le monde s’arrache. Sa vision musicale cosmopolite et décomplexée, son sens inouï des croisements et des couleurs, lui permettent d’apporter des touches magiques.
Quant à François Salque, plusieurs fois couronné par les Victoires de la Musique, récompensé par les plus hautes distinctions des critiques - Diapason d’or de l’année, Chocs du Monde de la musique, Chocs de Classica, Prix de l’Académie Charles Cros, Palme d’Or de la BBC, il fait aujourd’hui référence. Sa sensibilité, sa virtuosité époustouflante et son charisme l’ont conduit dans plus de soixante pays et en ont fait une personnalité incontournable du monde de la musique.
Source : DR
Dimanche 30 mai 2021
15h00 Maladrerie Saint-Lazare - Beauvais
Fanny et Félix
Quatuor Alfama
Sarah Bayens et Caroline Denys, violons
Morgan Huet, alto
Renaat Ackaert, violoncelle
Ariane Rousseau, comédienne
Œuvre suivie de György LIGETI Musica Ricercata (1969)
Fanny et Félix :
"Tout le monde connaît le nom célèbre de Félix Mendelssohn, mais nous connaissons moins sa grande sœur, Fanny Hensel. Ils ont pourtant évolué dans une quasi-gémellité, leurs vies étant intimement liées, tant sur le plan personnel que musical, et cela jusqu'à la fin de leur vie. Félix mourut d'ailleurs trois mois après elle et, dans un dernier hommage, il lui dédia son ultime quatuor.
Fanny, à l'aube de ses 41 ans, va être publiée pour la première fois, elle rencontre en rêve sa fille « Ophélie » qui n'a jamais vu le jour. Cette vision, intense et chargée d'émotion, arrive comme une révélation à un des moments clés de son existence.
C'est dans cette brèche entre réalité rêvée et fiction que nous rencontrons Fanny et découvrons sa petite fille imaginaire. Elle lui décrit sa vie et nous plonge dans l'univers romantique du XIXe siècle et ses mystères...
Nous partagerons avec elle son amour passionnel pour la musique et le théâtre, sa relation fusionnelle avec son frère Félix et son grand amour pour le peintre Wilhelm Hensel.
Nous revivrons également ses jeux d'enfant et d'adolescente, nous plongerons dans l'univers féerique du Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare, peuplé « d'animaux musiciens » et nous assisterons à des concerts qu'elle organise en Allemagne et en Italie. Comme si elle livrait devant nous la partition de sa vie, nous suivrons les méandres de ses mondes intérieurs et de son imaginaire, de sa créativité, et nous assisterons à son processus de composition.
C'est l'occasion de découvrir la trajectoire de vie hors norme de cette femme, de plonger avec elle dans un univers mêlant musique et théâtre où les sonorités deviennent des couleurs et où le jeu devient son."
Jean-Baptiste Delcourt
Dimanche 30 mai 2021
17h00 Théâtre du Beauvaisis scène nationale
(1h15 sans entracte)
Victor Julien-Laferrière
et
L'Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie
direction musicale et soliste, Victor Julien-Laferrière
Robert SCHUMANN
Concerto pour violoncelle opus 129 en la mineur
Johannes BRAHMS
Sérénade n° 1 opus 11 en Ré Majeur
Victor Julien-Laferrière a étudié le violoncelle au Conservatoire Supérieur de Paris et s’est perfectionné à l’Université de Vienne.
Vainqueur du 1er prix au concours Reine Elisabeth à Bruxelles en 2017 lors de la première édition de ce concours consacrée au violoncelle, Victor Julien-Laferrière a également remporté en 2012 le Concours International du Printemps de Prague. Il est également vainqueur aux Victoires de la Musique classique 2018 dans la catégorie « Soliste instrumental de l’année ».
Source : DR
Mardi 1er juin 2021
18h30 Salle des Fêtes - Saint-Just-en-Chaussée
Voyageons !
PROGRAMME DUO LE CANN LEJEUNE
Johann Sebastian BACH Sarabande de la 6ème suite (arrangement Matthieu Lejeune)
pour 3 violoncelles, interprétée par Romane Bestautte, Louisa Deloye, Matthieu Lejeune
Manuel De Falla Suite populaire espagnole transcrite pour violoncelle et piano
El Paño moruno, Asturiana, Jota, Nana, Canción, Polo
par le Duo Le Cann-Lejeune
Astor Piazzolla PIAZZOLA Adiós Nonino
Version à deux violoncelles, interprétée par Romane Bestautte, Louisa Deloye
David POPPER Rhapsodie hongroise opus 68
par le Duo Le Cann-Lejeune
Dmitri CHOSTAKOVITCH Prélude et Polka extraits des cinq pièces pour deux violons et piano
version à 2 violoncelles et piano interprétée par Romane Bestautte, Louisa Deloye et Emmanuelle Le Cann
Edvard GRIEG Sonate pour violoncelle et piano en la mineur opus 36
allegro agitato - andante molto tranquillo - allegro molto e marcato
par le Duo Le Cann-Lejeune
David POPPER Requiem pour 3 violoncelles et piano opus 66
Par les quatre interprètes de la soirée
Samedi 5 juin 2021
15h00 et 17h00 Eglise de Marissel - Beauvais
1 Création mondiale - Benoît Menut
2 Patrick Langot interprète Gubaidulina
Patrick Langot, violoncelles piccolo, baroque et moderne
Avec la participation de la violoncelliste Emmanuelle Bertrand et de la soprano Maya Villanueva
Domenico GABRIELLI (1659-1690)
Ricercar 7° en Ré
Sofia GUBAIDULINA (*1931)
Préludes (Études) pour violoncelle solo (I. staccato - legato, II. legato - staccato, III. con sordino - senza sordino)
Domenico GABRIELLI
Ricercar primo en sol Ricercar 6° en sol
Johann Sebastian BACH (1685 - 1750)
Suite en Sol Majeur BWV 1007 "Prélude"
Suite en ré mineur BWV 1008 "Prélude"
Suite en Do Majeur BWV 1009 "Prélude"
Sofia GUBAIDULINA
Préludes (Études) pour violoncelle solo (VII. al taco, da punta d’arco, VIII. arco – pizzicato)
Domenico GABRIELLI
Canon a due violoncelli
Benoît MENUT (*1977)
" Souvenirs de Cosi " pour deux violoncelles (création dédiée à Florence Badol-Bertrand)
Ouvertura, Recitativo, Aria COMMANDE DU FESTIVAL
Quanta n.1 - "Sables poussés par le vent« (sur un poème de Dominique Lambert)"
" Qui donc, qui donc... " sur un poème d'Aimé CESAIRE, pour soprano (prenant les castagnettes) et violoncelle
" Caraïbes ", pour deux violoncelles
Dimanche 6 juin 2021
15h00 et 17h00 Eglise de Marissel - Beauvais
L'Evangile selon Marc
Emmanuelle Bertrand, violoncelle et Alain Carré, récitant
« Un dialogue unique entre la musique de Jean-Sébastien Bach et la parole de Marc »
« S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu. » E.M. Cioran
Johann Sebastian BACH
Suite pour violoncelle seul BWV 1007 en Sol majeur - Prélude, Allemande, Courante, Sarabande, Menuets I et II, Gigue
Suite pour violoncelle seul BWV 1008 en ré mineur - Prélude, Allemande, Courante, Sarabande, Menuets I et II, Gigue
Suite pour violoncelle seul BWV 1009 en Do majeur - Prélude, Allemande, Courante, Sarabande, Bourrées I et II, Gigue
Edith Canat de Chizy
Forme du vent pour violoncelle seul (2002), pièce dédiée à Emmanuelle Bertrand
"Dans ce monologue de Marc, le violoncelle répond, prolonge et interpelle le texte biblique. A travers les Suites de J.S. Bach, sa voix singulière, tel un trait d’union entre humain et divin, nous livre l’essence du discours musical. A la charnière entre profane et sacré, il nous conduit d’un texte à l’autre, entre introspection, grandeur et émerveillement. Ce compagnon de voyage nous rattache à la terre pour s’élever de l’ombre à la lumière.
Marc, né Jean (approximativement en l’an 3 et décédé en 68), surnommé Marcus, est l’un des premiers convertis au christianisme et à l’évangélisation de l’Empire romain par l’apôtre Pierre. Il est disciple évangéliste des apôtres Pierre et Paul et auteur de l’Evangile selon Marc du Nouveau Testament.
Un évangile est avant tout une œuvre littéraire. Comme toute œuvre littéraire, elle est circonstanciée et présente une intention d’auteur.
« A quoi sert à l’homme de gagner le monde entier s’il perd sa vie ? » Marc nous propose une œuvre théologique sous forme de récit qui permette au lecteur ou à son auditeur d’entrer plus avant dans le mystère de Jésus.
Marc est probablement l’inventeur du genre littéraire des Evangiles tels que nous les connaissons. Après la première version de son texte, ce genre littéraire connaîtra un succès considérable.
« Il y a au milieu de vous quelqu’un que vous ne connaissez pas. » Dans son évangile, Marc met en relief la gloire et la grandeur divines de la personne de Jésus se manifestant dans ses actions, plus encore que dans ses discours. Sans omettre les enseignements du Sauveur, il les place dans des entretiens qui sont toujours dans un rapport direct avec ses œuvres. Aussi l’impression produite par ces œuvres sur la foule est-elle habituellement celle de l’étonnement et de l’admiration. Ce sentiment déborde à chaque trait du récit. L’auteur en est tout pénétré lui-même.
« De sorte qu’ils étaient tous hors d’eux, comme en extase. » En faisant passer sous ses yeux une suite de tableaux pleins de fraîcheur et de vie, Marc éveille dans l’âme du «spectateur» des sentiments analogues à ceux qu’il se plaît à noter dans la foule spectatrice des actes de Jésus.
L’Evangile de Marc est le plus concis, le plus vivant, le plus énergique des Evangiles. Il est écrit dans un style d’une belle simplicité. C’est l’évangile des Miracles. Nous découvrons Jésus allant de ville en ville, de village en village, annonçant la délivrance à tous ceux qui étaient sous l’emprise du malin. Nous le voyons entrer chez les riches comme aussi chez les pauvres car tous les hommes quels qu’ils soient ont également besoin de lui. Il répand la bonne parole, le Verbe, le long du chemin. Alors que le soleil est couché, il guérit encore. Il est le serviteur de l’Eternel qui ne se fatigue jamais. Il poursuit sa tâche jusqu’au bout ! "
Alain Carré et Emmanuelle Bertrand